Un petit mot souriant... qu'on peut mettre à toutes les sauces...
Mais d'où vient donc ce riquiqui ?.
Encore un terme plutôt enfantin m'objecterez-vous …
L'âge adulte, l'âge d'homme diraient d'autres, est celui où on ne se s'autorise plus trop ces petits mots..
Définition : tout petit, étriqué, qui a peu de largeur.
L'origine du mot provient de l'appellation d'un alcool,fort type eau de vie.... le rikiki.
L'on se sert alors qu'un petit doigt de riquiqui...
Par extension la nomination en est devenu le sens.. Un soupçon, un peu..
Exemple : un bikini pas si rikiki..
 
Je batifole, tu batifoles, il ou elle batifole, nous batifolons, vous batifolez, ils ou elles batifolent...
Au plus-que-parfait, j'adore : il aurait fallu que j'eusse batifolé...
Mais que faisons-nous au juste quand nous batifolons...
Voyons... De mon côté sans vérification aucune je verrais bien l'origine dans une petite danse italienne.
I
l s'agit d'un verbe intransitif... ça veut dire que l'on peut batifoler mais pas se batifoler. On dirait bien qu'on a besoin des autres pour batifoler.
Définition : folâtrer, s'amuser de choses frivoles...
Synonymes : baguenauder, flirter, papillonner, cabrioler, folâtrer... s'amuser bien sûr.
Mais cela ne me dit pas d'où vient ce petit mot …
Mon intuition était bonne, direction l'Italie...
Le Battifolle était un rempart ou un boulevard où les jeunes gens allaient s'amuser.
Une origine plus ancienne explique de son côté que batifollum ou encore bacifollum signifiait bastion, machine de guerre, beffroi...
De la guerre on est venu au plaisir, jolie transformation dialectique...
En français le batifole semble parler d'une espèce de moulin... Peut-être qu'alors ses ailes battaient-elles follement dans le vent des tempêtes en un joyeux mouvement...
Citations :
« N'ayant pas fait vœu de chasteté et ne se livrant pas à des plaisirs solitaires ou à la boisson, comme les jeunes bourgeois d'Angleterre, il batifole avec les vierges folles de leur corps..» Paul Laffargue – Sapho

:« Âme qui batifole n'est pas loin d'être folle...» Auteur inconnu.
 
Une ribambelle... On imagine instantanément une ribambelle d'enfants s'échappant des classes vers le dehors, la rue avec cette clameur particulière et reconnaissable entre toutes des cris d'enfants dans la cour pendant la récré...
Ce mot semble ne se prêter qu'à des groupes particuliers dans une certaine gaité.
Voyons les synonymes.....
Il y en a une ribambelle, une pléiade : cascade, chapelet, collection, flopée, kyrielle, multitude, procession, quantité, série, tas, armée, avalanche, bataillon, cortège, défilé, déluge, file, flot, flux, foule, infinité, légion, masse, monceau, myriade, pléiade, quantité, série, succession, suite, tas, armada, cargaison, flopée, foultitude, pelletée, régiment, tapée, averse, essaim....
Le mot proviendrait par une dérivation fantasque de riban, qui s'est dit pour ruban...
Ailleurs dans une autre définition le mot serait à la fois familier et péjoratif.....
Je finis par trouver l'étymologie de la terminaison de ce joli mot... Bamb ou bamballer évoquant l'idée d'oscillement, de balancement...
Il y aussi la ribambelle faite de joli papier de soie que l'on découpe et que l'on déplie en une élégante guirlande...

Exemples :

Il m'a dit une ribambelle d'injures. Il a une ribambelle d'enfants..
Une ribambelle de chats, de chiens, de mioches....

Citations :

« Passant la tête par la portière, il regarda longuement cette ribambelle de maisons et d'arbres qui semblaient se donner la main et sauter devant ses yeux une gigantesque farandole » Huysmans.

« Il regardait passer les enfants des pêcheurs. Qui, lorsque revenait la saison douce et belle, allaient au bois voisin en longue ribambelle, cueillir des mûres ou chasser les papillons » Coppée

« Des diablotins par ribambelle viennent baiser ses pieds nus » Bérang
 
Il y a des mots particuliers qu'on aime sans savoir vraiment pourquoi...
Il m'est arrivé de sourire en lisant ce petit là : oups...
Au début, j'aimais que les autres en usent quand je n'osais pas moi même m'en servir... Il me semblait à vrai dire trop enfantin... Mais en même temps, il exprimait assez bien et rapidement l'idée que son interjection supposait … En est-ce une d'ailleurs ? Au fond je ne le sais pas...
Le son induit laisse bien augurer d'une origine anglo-saxonne probable...
Ce petit mot si dérisoire trouve pourtant son véritable sens quand on voudrait exprimer l'idée simple et universelle que : Oh, on vient de gaffer, de faire une bévue, de se tromper...Sa signifiance ou sa correspondance dans un français plus littéraire et châtié serait sans doute proche de : oh pardon... aïe.
D'où vient donc ce petit nom menu et charmant..
Son origine est bel et bien anglo-saxonne, notre oups serait la traduction du oops anglais qui désigne une erreur déclenchée lorsque se lance un noyau Linux provoquée par une RAM de qualité moyenne (Object-Oriented Programming System). Oups ! Je ne m'y connais pas assez en informatique pour vous expliquer plus en détail ce délit informatique...
Alors si tel est le cas, d'où me vient cette idée d'avoir vu ce petit mot dans des bandes dessinées bien plus anciennes que Linux and cie...Ce sont peut-être les abréviations de cette erreur informatique qui ont choisit de se formuler sous le terme générique de oops, alors que celui-ci existait déjà..
Ah ! toujours cette sempiternelle histoire de la poule et de l'œuf...
En attendant, la musique, l'écriture, la signifiance de ces quatre lettres me laissent ou me ramènent vers un peu de légèreté enfantine retrouvée... une petite madeleine comme une autre...
 
Cette nuit j'ai eu le droit à mon petit tintamarre à moi, celui qui clique quelque part là au dessus de l'une de mes fenêtres... Je ne sais pas où au juste se situe l'impact et de quoi il est fait.. Mais le son qui le constitue ressemble à s'y méprendre à une drisse qui claquerait sur un mât...
Ce petit bruit un peu entêtant est mon baromètre à moi, celui qui m'avertit que là bas, un peu plus loin sur la mer, le vent est rentré... Ce petit batteur solitaire m'indique par la force et le rythme de ses swings si le vent est tourmenté, irrégulier ou plus sage..
J'aime profondément le vent... j'aime qu'il calme mes tourment intérieurs.. j'en ai besoin pour me sentir respirer..
Mais quel est l'origine de ce petit leitmotiv sonore..
Peut-être d'ailleurs et sûrement, le tintamarre est-il un bruit beaucoup plus puissant que je ne l'imagine... mais il va bien au teint de mon petit claquement nocturne..
Une vérification s'impose..
On l'annonce d'office comme un vacarme... Un bruit éclatant, accompagné de désordre..J'aime la plupart de ses synonymes.. ils sont pour très imagés, ronds et un peu grivois d'une certaine manière... J'aime la langue aussi quand elle est chamarrée..
Je vous en offre quelques exemples dans le désordre : barouf, bastringue (tiens j'ignorais que cela fut un bruit..), boucan, brouhaha (j'aime celui là aussi que l'on prononce souvent mal), cacophonie, chahut, charivari, désordre, dissonance, foire, potin, raffut, ramdam, remue-ménage, scandale, tam-tam, tapage, tohu bohu, tumulte, vacarme...
La somme de ces synonymes fait déjà travailler en soi l'imaginaire...
Les films des années cinquante ne sont pas loin en vo et noir et blanc, bang bang..
Mais d'où vient donc ce charmant tintamarre...
L'étymologie semble curieuse.. Comme souvent peut-être y en a-t-il plusieurs.. Je vous livre la première et l'unique trouvée…
Un duc apprit que ses vignerons travaillaient plus de seize heures par jour, il trouva la durée excessive et leur demanda de cesser leur travail plus tôt et de s'avertir les uns les autres de rangs de vigne en rangs de vigne en tintant d'un caillou sur leur marre (appellation du cep)...
L'histoire est jolie...
La tradition transformée semble avoir voyagé puisqu'il est en Acadie des manifestations appelées tintamarre. On dit cette fête inspirée du Moyen âge, elle consistait à l'époque à faire du bruit pour marquer des événements tristes ou joyeux. C’est la façon qu'ont les acadiens aujourd'hui de crier haut et fort que l’Acadie existe.

Citations
« Il y avait dans les sycomores un tintamarre de fauvettes » Victor Hugo

« Je serais mort en quatre jours s'il me fallait vivre en homme du monde, je suis tranquille au milieu de ce tintamarre et solitaire dans la cohue » Voltaire

« Je pense à ma chère enfant, au tintamarre où vous avez été ces derniers jours...nous étions dans des occupations bien différentes » Mme de Sévigné
 
D'emblée l'intitulé, sa musicalité nous transporte, nous voilà plantés aux côtés de Fitzcarraldo, dans la moiteur lourde des rives de l'Orénoque ou bien de l'Amazone, au-dessus, à côté, plus haut, en dessous une faune discrète ou bavarde, s'agite, se tapie, vole... Insectes étranges, serpents, singes, oiseaux bigarrés...
Me vient l'idée lumineuse, évidente que forcément les orpailleurs ne sont pas très loin... Je ne suis pas hispanique mais Eldorado c'est le doré...
Première définition : pays regorgeant de richesses...
Puis j'apprends, un peu vexée de mon inculture, que l'Eldorado était une contrée imaginaire dans l'Amazonie qui promettait bombance d'or et pierres précieuses.
Ailleurs il est dit que c'est à un lieutenant de Pizzare qu'on doit la découverte de l'endroit, mais les renseignements se contredisent et se confondent les indiens pourraient aussi en revendiquer l'appellation.
En effet, le chef de la tribu des Chibcha lors d'un rite annuel s'enduisait le corps d'or pour se rendre dans un lac lors les villageois lançaient des objets d'or dans l'eau. Cette coutume aurait donnée naissance au mythe.
Les légendes circulent souvent autour d'un mythe, chacun y construit son histoire... Celui-ci est apparu dans la région de Bogota en 1536. Les conquistadors espagnols ont relayés l'idée à travers le récit de voyage de Francisco de Orellana par Gaspar de Carvajal, et dans le mythe plus ancien des cités d'or de Marco Polo.
Le mirage d'une contrée fabuleusement riche en or a alimenté pendant près de quatre siècles une sanglante course au trésor. Les conquistadors n'ont pas trouvé l'Eldorado mais ils ont arraché aux Incas des monceaux d'or. Dans son « Candide » Voltaire précise : « Les Espagnols ont eu une connaissance confuse de ce pays ils l'ont appelé l'Eldorado »
Alors l'Eldorado serait-elle une sorte de ville d'Ys sud-américaine, engloutie dans les lianes de la forêt ..
Par analogie, le mot désigne aujourd'hui un endroit où chacun vit dans l'abondance et la richesse.
Un grand nombre de villes américaines semblent se disputer l'appellation Eldorado dispersées au Brésil, en Argentine, en Colombie, au Canada...
Aujourd'hui bien des lieux s'intitulent sans vergogne aucune, Eldorado... restaurants, boutiques, hôtels.. en ignorant sans doute que ce pays perdu a davantage suscité les convoitises et la violence que bonheur et sérénité.
Cette mythologie de l'Eldorado a alimentée l'imagination de bien des réalisateurs.. Dont l'un des plus grands Edward Hawks pour son dernier film...
 
Deux pour le prix pour le même prix...
Chenapan donc...On image évidemment le vilain garçon, le garnement un petit air coquin le chenapan, fripon... Mais peut-être me leurre-je …
Voyons les évidents synonymes que j'ai déjà supputés au-dessus...
Bien sûr vilain, petit garnement, galopin, voyou, fripouille, sacripant, vaurien, bandit, brigand, dévoyé, galvaudeux, gamin, gouape (ah j'aime bien) maraud, maraudeur, pendard, terreur, truand, vermine, voleur... arsouille...
Eh bien on est tous à coup sûr un jour chenapan...
Le mot a comme souvent deux sens l'un familier renvoie vers vaurien, galopin, tandis que l'autre plus ancien parle d'un « individu trainant dans les rues, mal élevé, volontiers délinquant »... Je ne sais pas qui a décidé de cette définition mais ne trainons pas trop dans les rues ou très vite nous serions tous chenapans...
Les images qui me viennent immédiatement en tête sont celles des Pieds Nickelés et de Bibi Fricotin.. Quoique tous les petits gars de la Guerre des Boutons ou l'Antoine Doisnel des 400 coups pourraient se disputer aisément le trophée du plus chenapan...
L'étymologie viendrait de l'allemand... Schnapphahn, de schnappen attraper et de Haln coq... Attraper le coq par extension on arrive au gaillard qui volaient les poules...
Le schnapphahn serait devenu bandit de grand chemin.. et le mot serait rentré dans la langue française pendant la guerre de trente ans... bigre !!!

Citations :
« Le loup eut beau frapper à la porte, présenter la belle boite de pralines. Rien n'y fit. Il dut s'en aller très en colère et bien décidé à manger ces petits chenapans d'une manière ou d'une autre »...

« Très curieuse race de filles (...) ramassis de chenapans femelles, écloses pour la plupart dans un bouge et qui ont, dès l'âge de quatorze ans, éteint les premiers incendies de leurs chairs, derrière le mur des abattoirs ou dans le fond des ruelles... »
Huysmans

« Gaspard rêva une minute. Le bon curé lui vit un tel air de diablerie qu'il s'écria : Au moins, chenapan, si c'est une farce, qu'elle ne soit pas trop carabinée! » Gaspard des Montagnes

Bon alors je cherche maintenant le gredin... J'imagine comme ça d'office le petit son d'une cloche...
En réalité, l'origine du gredin viendrait de l'est de la France et désignerait un gueux...

Citations :
« Des gredins du Parnasse ont dit que je vends mes ouvrages ; ces malheureux cherchent à penser pour vivre, et moi je n'ai vécu que pour penser... » Voltaire

« Pythagore fut renversé par une multitude de gredins et de gredines qui couraient en criant : c'est bien fait .. »
Voltaire.
Jolie image ma foi...
 
Oh ! I'm so delighted de vous livrer délice et sa ribambelle de synonymes : Plaisir intense, Enchantement, Délectation, Félicité, Jouissance, Ravissement, Régal en ces temps un peu moroses où les jours commencent leur raccourcissement nous emmenant immanquablement vers les premiers frimas hivernaux....
Ô délice... Cette douceur, cette gourmandise affichée, cette sensualité et plus encore dans sa forme adjective, délicieux.
Il faut de la délicatesse pour apprécier le délicieux..
Quand on évoque l'idée du délice il faut visiter aussi ses jardins, quid de l'Éden, du Paradis, des eldorados,des élysées... Jardins rêvés, jardins sublimés, symboliques pour la plupart promesse d'une vie meilleure, récompense post-mortem promise aux vertueux, ceux justement qui n'aurait pas profité des délices terrestres.. Carpe diem .
Je me suis délectée à la lecture de quelques définitions googelesques quand j'y ai trouvé surprise, parfois des fautes quant à l'exactitude sur son genre...
Avouez que l'on peut s'y tromper, Délice fait en effet partie de la plus jolie des règles de la langue française des mots dits hétéroclites, masculins au singulier qui deviennent, je dirais presque féminines au pluriel...(j'assume la faute..).
« Amours, Délice et Orgue »... Une complémentarité qui fonctionne telle quelle...
C'est aussi cela la joliesse de la langue française, trouver même dans la formulation d'une exception grammaticale, une poétique de dire, parce que « Délice, Orgue et Amour » ou encore « Orgue, Amour et Délice » ne sont pas si doux, si évocateurs...
L'étymologie latine nous amène vers deliciae, delicium et lacire... Faire tomber … Faire ou laisser tomber et si on les juxtapose : tomber ... dans un lac...
C'est vrai, cela peut-être délicieux une baignade dans un lac.. Quoique le plus souvent l'eau y soit souvent bien fraîche... Mais s'y plonger sous les étoiles dans la pénombre bleutée d'une nuit d'été..
Il est des endroits davantage propices aux délices, Hannibal et son armée s'y laissèrent prendre à Capoue lorsqu'après leur victoire cannoise, ils décidèrent d'y établir leur quartier d'hiver, la douceur du lieu leur enleva toutes velléités guerrières…
Chacun s'invente ses jardins d'Éden, ses jardins intimes, privés, protégés ou non pour aller vers un peu de délicieux...

Citations :

« Les délices du soir font un triste matin » Corneille


« Affranchis le (mon cœur) de tous ses vices, Déracine ses passions. Efface les impressions. Qu'y forme les molles délices » Corneille...

Corneille se méfierait-il des appâts du délice...

« Il n'y a rien de plus pernicieux pour l'homme ni de plus dangereux pour le salut de son âme, que ce qui sert aux délices de son corps » Bourd...

« Si quelqu'un d'aventure, en délices abonde... » Malherbe
 
Ah les aléas... Ils ne sont souvent pas très drôles ceux-là...
Et pourtant le mot a une consonance bien jolie et légère.. En son temps, je m'étais amusée à titrer un texte « les aléas d'Eole », évidemment ces deux là s'acoquinaient si bien je ne pouvais louper l'occasion de m'en emparer...
« Alea jacta est » comme disait l'empereur... en franchissant le Rubicon... Le sort en est jeté...
Or donc, aléa proviendrait d'un jeu de dés latin....
Définition : Au sens propre, tournure non-prévisible que peut prendre un événement, au sens commercial, risque financier ou industriel pris vis-à-vis d'un client dont la situation est soumise à une évolution incertaine.
Deux notions y sont mêlées contingence et hasard.
Synonymes : hasard, chance, destin, risque...
Plus loin on parle de cartes des aléas dus aux constructions minières du bassin houiller lorrain... C'est vrai qu'il faut faire attention à ne pas bâtir sa maison où il ne faut pas … De l'adaptation de l'élevage bovin aux aléas économiques ou encore des domaines skiables face aux aléas d'enneigement.....
Les aléas sont plutôt moins poétiques que naïvement je l'avais imaginé... les pauvres semblent être mis à toutes les sauces liés aux hasards économiques, écologiques, climatiques...
Tout semble bien aléatoire...
Ah ! je vais bien vous trouver quelque chose avec une envolée plus littéraire quand même....
J'ai cherché, parcouru des pages, ai trouvé des blogs, une maison d'édition, mais pas un texte vraiment qui se serait inspiré de ce joli mot....
Mais j'ai découvert un auteur japonais... je l'aime déjà (il est mort jeune, il y a longtemps..) ...
Des aléas m'ont menés jusqu'à lui....
C'est dit-on le Rimbaud Japonais, il écrivait notamment des tanka, petits poèmes courts, obligés à certaines règles qui tentent d'exprimer le sentiment du momentané profond, philosophique ou douloureux….

Extraits :

...Sans raison

l'envie de courir à travers les prés

à bout de souffle...


.Écrasé

dans ce coin d'un train bondé

chaque soir je m'attendris sur moi-même...


.J'ai éteint la lampe

tout exprès pour me concentrer

sur des pensées futiles....

Ishikawa Takuboku
 
Un jour quelqu'un m'avait dit un peu sentencieux : « il va falloir réfléchir à ce qui s’est passé… ».  Je vous épargne le contexte... Sur le coup je réfléchis moi-même au contexte et je décidais d'y aller voir de plus près...
C'était quand même la moindre des choses de vérifier réfléchir... Ce que veut dire exactement ce mot là...
Parce que quand même, celui-là c'est l'essentiel, l'incontournable... Celui qui permet l'ordre et la bonne marche de nos pensées, notre computer intime, fait de nos acquis, de nos intuitions, de notre histoire filtrés et organisés par un système complexe de neurones fonctionnant sans même que notre entendement à leurs égards ne soit tellement compréhensible …
Mais l'essentiel étant que notre machine cérébrale interne nous autorise son usage.
Réfléchir donc cela veut dire chercher à donner du sens. Réfléchir c’est aussi renvoyer la lumière. Voilà où intuitivement une réflexion rapide m'amène
Au travers de beaucoup de définitions le sens premier est bien en rapport avec la lumière...

Quelques citations :

« Renvoyer en arrière, en retour par un choc »
« Plus loin, c’est un beau lac qui réfléchit les cieux »
« Vos yeux brillants d’ivresse, réfléchiront l’azur »

Le deuxième sens (infime en 1874 ) est : « Pensez mûrement et plus d’une fois à quelque chose »
De cette première image celle physique de la réflexion de la lumière, on en arrive à la réflexion intellectuelle où la lumière prend tout son sens... Celle qui nous éclaire comme le dit si bien Bossuet :
« Réfléchir c’est recevoir, au dessus des mouvements corporels et au-dessus même des sensations, une lumière qui nous rend capables de chercher la vérité jusque dans sa source ».
Dans le Larousse  en 1949, la définition est plus directe: « Renvoyer dans une autre direction ». On pourrait aussi philosopher historiquement et psychologiquementsur les dessous symboliques d'une telle presque maxime... Mais je m'égare...
Pour conclure, je vous invite à retourner un peu vers le Siècle des Lumières...
Si la mémoire vous faisait défaut... Mouvement intellectuel en Europe au XVIII ème siècle qui a marqué le monde des idées par ses remises en question philosophique, littéraire, artistique.. La « raison éclairée » s'éleva notamment contre les oppressions religieuses, morales, politiques pour le progrès du monde...   Que la lumière soit !