Ce matin m'éveille avec une envie de zizanie...
A vrai dire ce mot m'est sympathique d'emblée.. Semer la zizanie ce n'est pas méchant, c'est faire un peu grincer les rouages, c'est chambouler les plan-plans, les habitudes, les certitudes, c'est un petit strike dans le jeu de quilles des conventions établies
Les synonymes ont d'office un son beaucoup moins sympathique : brouille, désaccord, discorde, division, mésentente, tension...
La zizanie est l'appellation de graminées aquatiques de riz (parfois d'avoine), une céréale sauvage . Base de nourriture pour nombre d'ethnies de par le monde, aujourd'hui en péril dans sa forme originale. Le riz sauvage du Texas disparaît peu à peu en raison de la raréfaction de son habitat et à cause de la pollution. La Mandchourie voit également ses zizanies disparaître quand, par ailleurs, introduit accidentellement en Nouvelle-Zélande elles sont devenues plante invasives...
Le riz sauvage est aujourd'hui cultivé....
La zizanie en elle-même est aujourd'hui plante d'ornement. Quel paradoxe qu'une zizanie décorative.
Facile après ces éclaircissements de comprendre alors l'expression semer la zizanie..
Il semblerait donc que ces plantes poussant librement, follement, anarchiquement parfois, on ait associé ce terme à un genre de fouillis..
J'ai toujours pour ma part aimé les herbes folles et spécialement les graminées..Alors ne m'étonne pas finalement de mon amitié d'office pour le mot et la symbolique associée..
Si l'on considère l'idée de la mauvaise graine... N'y-a-t-il pas de plus belle zizanie qu'un gentil coquelicot à la lisière d'un champs de blé...

Citation

« C'était un petit gars débrouillard. Capable. Mais bougrement sournois, sachant bien semer la zizanie ».
Victor Serge, Portrait de Staline -1940


Lle zinzin alors viendrait-il de zizanie ? Comme ça à brûle-pourpoint (jolie expression..) on serait tenté de le penser.
Certains rapprochent plutôt le mot de zozo.. D'autres l'associent à des engins bruyants : chars d'assaut, avions, tanks.. On parle aussi de l'onomatopée associant des sons.. Pas d'étymologie précise..
Le zinzin peut familièrement désigner une chose qu'on ne sait pas nommer le truc, la chose, le machin, le bidule.. Ou donc un objet bruyant.. Il peut s'agir aussi d'un bal, d'une guinguette, d'un dancing, d'un guinche, d'un pince-fesses, d'une sauterie..
Par extension : un personnage issu du mélange métissé du zozo et du zinzin qui aurait du bruit dans la tête, les idées pas très claires.
Synonymes dans ce sens: cinglé, fou, sinoque, toqué, zonzon..
Le zinzin désigne aussi un opérateur intervenant massivement en bourse pour les grands groupes, les banques...
Je ne peux m'empêcher de vous ajouter le joli verbe de zinzinuler trouvé au hasard de mes recherches....
Les petits oiseaux tels les mésanges zinzinulent.. quand les hirondelles elles gazouillent. Ah ! les hirondelles, leurs longues et rapides poursuites dans le ciel bleu d'été..
On peut aussi zinzinuler surtout les femmes semblerait-il..

Citation :

" Les femmes zinzinulèrent selon leur coutume, les hommes restèrent debout, on ne s'amusa ni plus ni moins qu'ailleurs"
Du Camp
 
Cela faisait longtemps que je n'étais plus revenue à mes petits mots alors tout à l'heure, en faisant la vaisselle, j'ai décidé de vous faire les premiers qui me viendraient en tête...Les premiers qui passeraient la porte de mes pensées..
Et les heureux élus sont ? Rigolo et rombière... Un genre de cadavre exquis surréaliste...
Comment, pourquoi me direz-vous ? Et bien rigolo, j'en avais parlé ultérieurement donc naturellement il m'est revenu en me faisant un petit appel du pied..
Par contre la rombière, là j'en suis toute ébahie je ne sais vraiment pas d'où cette polichinelle est sortie...... D'un grand chapeau sans doute.. l'image est cocasse...reste à trouver le prestidigitateur capable d'un tel tour.
Or donc, rigolo.. Je sens bien qu'encore une fois, je vais me faire un petit voyage en Italie..
Alors partons vers la définition …
Rigolo est au choix évidemment un adjectif ou un nom personne qui fait rire ou peu sérieuse, pas crédible..
Un rigolo est aussi une arme à répétition de poing.. un pétard, un feu, un flingot, un pistolet, un riffle, un riffle, un calibre, un seringue, un soufflant...
Dans les synonymes pour l'adjectif, nous trouvons en vrac et dans le désordre : amusant, bidonnant, charlot, cocasse, drôle, comique, guignol, jean-foutre, pantin, pistolet, marrant, pitre, tord-boyautant (!) ..
Allons maintenant vers l'étymologie...
Pas d'origine claire on parle de rondes ici et là.. Je ne peux me passer de vous livrer une réponse faite à ce sujet sur un forum :
« J'ai entendu dire que rigoler venait du temps ou les femmes portaient des corset si serrés que cela compressait fortement leurs vessies et que quand elles riaient, elles s'urinaient dessus et ça provoquait des rigoles... Ce serait pareil pour marrer sauf que là cela faisait une marre... »

Citation :
« Je ferais aimablement remarquer aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n'est pas moi qui ai commencé... » Coluche évidemment..

Passons à la rombière..

Le mot provient d'une déformation phonétique, en jargon de marine. La figure de proue des grands navires s'appelait autrefois rambière... D'où les premières utilisations du mot dans les railleries : Vieille rambière !
C'est vrai que l'on oublie souvent le grand nombre de nos mots usuels qui proviennent du langage marin...
Définition : femme d'âge mur, bonne vivante et prétentieuse...Ailleurs c'est une vieille femme ennuyeuse..
Une petite citation quand même que j'espère vous ne m'attribuerez-pas : « Elle me saoule d'une force cette rombière ! »...
Et l'hilarant ; « La rombière leur carre dans son buffet leur vaisselle, leurs boites de conserves et tout le bordel pour le bec ». Non ce n'est pas dans les Tontons Flingueurs mais c'est du Henri Barbusse dans « Le feu, Journal d'une Escouade ».
Et une petite dernière : « Elle est trop rombière cette zozo !! ».

J'avais dit plus haut que j'irais vérifier charlot et chaplin...
Et bien le charlot est le nom vulgaire du grand courlis, une alouette de mer... c'était aussi le nom donné au bourreau par le Peuple de Paris...
Le mot charlot provient bien de Chaplin, même si c'est seulement dans les pays francophones qu'on l'appelle ainsi, dans les pays anglophones, il n'a pas vraiment de nom, seuls ceux associés à ses films l'émigrant ou encore le Vagabond...
 
Un mot que ne renierait pas le capitaine Haddock...
J'aime aussi beaucoup celui-ci, bien que je ne le prononce ni ne l'écrive guère... Il me fait sourire, il suppose un énervement amusé d'une essence plutôt masculine...
Avec lui, l'imaginaire nous plante d'emblée sur un trois mâts peuplé de marins bigarrés et pas bégueules.. Rations de tafia, tapes sur cuisses viriles, chansons à boire et que je te hisse la voile d'artimon oui le cacatois et que vogue le gros rafiot vers l'ile de la Tortue ou quelques eldorados..
Ce petit mot coquin à sa manière semble ne pouvoir s'accoquiner qu'avec un point d'exclamation ..
Mais d'où provient ce sacre du bleu...?
La noblesse dans son langage plus châtié que celui des marins qui a remplacé le mot Dieu, par celui de bleu pour éviter les foudres d'un blasphème.
On trouve le même changement dans mordieu devenu morbleu..
 
Un petit mot souriant... qu'on peut mettre à toutes les sauces...
Mais d'où vient donc ce riquiqui ?.
Encore un terme plutôt enfantin m'objecterez-vous …
L'âge adulte, l'âge d'homme diraient d'autres, est celui où on ne se s'autorise plus trop ces petits mots..
Définition : tout petit, étriqué, qui a peu de largeur.
L'origine du mot provient de l'appellation d'un alcool,fort type eau de vie.... le rikiki.
L'on se sert alors qu'un petit doigt de riquiqui...
Par extension la nomination en est devenu le sens.. Un soupçon, un peu..
Exemple : un bikini pas si rikiki..
 
Je batifole, tu batifoles, il ou elle batifole, nous batifolons, vous batifolez, ils ou elles batifolent...
Au plus-que-parfait, j'adore : il aurait fallu que j'eusse batifolé...
Mais que faisons-nous au juste quand nous batifolons...
Voyons... De mon côté sans vérification aucune je verrais bien l'origine dans une petite danse italienne.
I
l s'agit d'un verbe intransitif... ça veut dire que l'on peut batifoler mais pas se batifoler. On dirait bien qu'on a besoin des autres pour batifoler.
Définition : folâtrer, s'amuser de choses frivoles...
Synonymes : baguenauder, flirter, papillonner, cabrioler, folâtrer... s'amuser bien sûr.
Mais cela ne me dit pas d'où vient ce petit mot …
Mon intuition était bonne, direction l'Italie...
Le Battifolle était un rempart ou un boulevard où les jeunes gens allaient s'amuser.
Une origine plus ancienne explique de son côté que batifollum ou encore bacifollum signifiait bastion, machine de guerre, beffroi...
De la guerre on est venu au plaisir, jolie transformation dialectique...
En français le batifole semble parler d'une espèce de moulin... Peut-être qu'alors ses ailes battaient-elles follement dans le vent des tempêtes en un joyeux mouvement...
Citations :
« N'ayant pas fait vœu de chasteté et ne se livrant pas à des plaisirs solitaires ou à la boisson, comme les jeunes bourgeois d'Angleterre, il batifole avec les vierges folles de leur corps..» Paul Laffargue – Sapho

:« Âme qui batifole n'est pas loin d'être folle...» Auteur inconnu.
 
Une ribambelle... On imagine instantanément une ribambelle d'enfants s'échappant des classes vers le dehors, la rue avec cette clameur particulière et reconnaissable entre toutes des cris d'enfants dans la cour pendant la récré...
Ce mot semble ne se prêter qu'à des groupes particuliers dans une certaine gaité.
Voyons les synonymes.....
Il y en a une ribambelle, une pléiade : cascade, chapelet, collection, flopée, kyrielle, multitude, procession, quantité, série, tas, armée, avalanche, bataillon, cortège, défilé, déluge, file, flot, flux, foule, infinité, légion, masse, monceau, myriade, pléiade, quantité, série, succession, suite, tas, armada, cargaison, flopée, foultitude, pelletée, régiment, tapée, averse, essaim....
Le mot proviendrait par une dérivation fantasque de riban, qui s'est dit pour ruban...
Ailleurs dans une autre définition le mot serait à la fois familier et péjoratif.....
Je finis par trouver l'étymologie de la terminaison de ce joli mot... Bamb ou bamballer évoquant l'idée d'oscillement, de balancement...
Il y aussi la ribambelle faite de joli papier de soie que l'on découpe et que l'on déplie en une élégante guirlande...

Exemples :

Il m'a dit une ribambelle d'injures. Il a une ribambelle d'enfants..
Une ribambelle de chats, de chiens, de mioches....

Citations :

« Passant la tête par la portière, il regarda longuement cette ribambelle de maisons et d'arbres qui semblaient se donner la main et sauter devant ses yeux une gigantesque farandole » Huysmans.

« Il regardait passer les enfants des pêcheurs. Qui, lorsque revenait la saison douce et belle, allaient au bois voisin en longue ribambelle, cueillir des mûres ou chasser les papillons » Coppée

« Des diablotins par ribambelle viennent baiser ses pieds nus » Bérang
 
Il y a des mots particuliers qu'on aime sans savoir vraiment pourquoi...
Il m'est arrivé de sourire en lisant ce petit là : oups...
Au début, j'aimais que les autres en usent quand je n'osais pas moi même m'en servir... Il me semblait à vrai dire trop enfantin... Mais en même temps, il exprimait assez bien et rapidement l'idée que son interjection supposait … En est-ce une d'ailleurs ? Au fond je ne le sais pas...
Le son induit laisse bien augurer d'une origine anglo-saxonne probable...
Ce petit mot si dérisoire trouve pourtant son véritable sens quand on voudrait exprimer l'idée simple et universelle que : Oh, on vient de gaffer, de faire une bévue, de se tromper...Sa signifiance ou sa correspondance dans un français plus littéraire et châtié serait sans doute proche de : oh pardon... aïe.
D'où vient donc ce petit nom menu et charmant..
Son origine est bel et bien anglo-saxonne, notre oups serait la traduction du oops anglais qui désigne une erreur déclenchée lorsque se lance un noyau Linux provoquée par une RAM de qualité moyenne (Object-Oriented Programming System). Oups ! Je ne m'y connais pas assez en informatique pour vous expliquer plus en détail ce délit informatique...
Alors si tel est le cas, d'où me vient cette idée d'avoir vu ce petit mot dans des bandes dessinées bien plus anciennes que Linux and cie...Ce sont peut-être les abréviations de cette erreur informatique qui ont choisit de se formuler sous le terme générique de oops, alors que celui-ci existait déjà..
Ah ! toujours cette sempiternelle histoire de la poule et de l'œuf...
En attendant, la musique, l'écriture, la signifiance de ces quatre lettres me laissent ou me ramènent vers un peu de légèreté enfantine retrouvée... une petite madeleine comme une autre...
 
Cette nuit j'ai eu le droit à mon petit tintamarre à moi, celui qui clique quelque part là au dessus de l'une de mes fenêtres... Je ne sais pas où au juste se situe l'impact et de quoi il est fait.. Mais le son qui le constitue ressemble à s'y méprendre à une drisse qui claquerait sur un mât...
Ce petit bruit un peu entêtant est mon baromètre à moi, celui qui m'avertit que là bas, un peu plus loin sur la mer, le vent est rentré... Ce petit batteur solitaire m'indique par la force et le rythme de ses swings si le vent est tourmenté, irrégulier ou plus sage..
J'aime profondément le vent... j'aime qu'il calme mes tourment intérieurs.. j'en ai besoin pour me sentir respirer..
Mais quel est l'origine de ce petit leitmotiv sonore..
Peut-être d'ailleurs et sûrement, le tintamarre est-il un bruit beaucoup plus puissant que je ne l'imagine... mais il va bien au teint de mon petit claquement nocturne..
Une vérification s'impose..
On l'annonce d'office comme un vacarme... Un bruit éclatant, accompagné de désordre..J'aime la plupart de ses synonymes.. ils sont pour très imagés, ronds et un peu grivois d'une certaine manière... J'aime la langue aussi quand elle est chamarrée..
Je vous en offre quelques exemples dans le désordre : barouf, bastringue (tiens j'ignorais que cela fut un bruit..), boucan, brouhaha (j'aime celui là aussi que l'on prononce souvent mal), cacophonie, chahut, charivari, désordre, dissonance, foire, potin, raffut, ramdam, remue-ménage, scandale, tam-tam, tapage, tohu bohu, tumulte, vacarme...
La somme de ces synonymes fait déjà travailler en soi l'imaginaire...
Les films des années cinquante ne sont pas loin en vo et noir et blanc, bang bang..
Mais d'où vient donc ce charmant tintamarre...
L'étymologie semble curieuse.. Comme souvent peut-être y en a-t-il plusieurs.. Je vous livre la première et l'unique trouvée…
Un duc apprit que ses vignerons travaillaient plus de seize heures par jour, il trouva la durée excessive et leur demanda de cesser leur travail plus tôt et de s'avertir les uns les autres de rangs de vigne en rangs de vigne en tintant d'un caillou sur leur marre (appellation du cep)...
L'histoire est jolie...
La tradition transformée semble avoir voyagé puisqu'il est en Acadie des manifestations appelées tintamarre. On dit cette fête inspirée du Moyen âge, elle consistait à l'époque à faire du bruit pour marquer des événements tristes ou joyeux. C’est la façon qu'ont les acadiens aujourd'hui de crier haut et fort que l’Acadie existe.

Citations
« Il y avait dans les sycomores un tintamarre de fauvettes » Victor Hugo

« Je serais mort en quatre jours s'il me fallait vivre en homme du monde, je suis tranquille au milieu de ce tintamarre et solitaire dans la cohue » Voltaire

« Je pense à ma chère enfant, au tintamarre où vous avez été ces derniers jours...nous étions dans des occupations bien différentes » Mme de Sévigné
 
D'emblée l'intitulé, sa musicalité nous transporte, nous voilà plantés aux côtés de Fitzcarraldo, dans la moiteur lourde des rives de l'Orénoque ou bien de l'Amazone, au-dessus, à côté, plus haut, en dessous une faune discrète ou bavarde, s'agite, se tapie, vole... Insectes étranges, serpents, singes, oiseaux bigarrés...
Me vient l'idée lumineuse, évidente que forcément les orpailleurs ne sont pas très loin... Je ne suis pas hispanique mais Eldorado c'est le doré...
Première définition : pays regorgeant de richesses...
Puis j'apprends, un peu vexée de mon inculture, que l'Eldorado était une contrée imaginaire dans l'Amazonie qui promettait bombance d'or et pierres précieuses.
Ailleurs il est dit que c'est à un lieutenant de Pizzare qu'on doit la découverte de l'endroit, mais les renseignements se contredisent et se confondent les indiens pourraient aussi en revendiquer l'appellation.
En effet, le chef de la tribu des Chibcha lors d'un rite annuel s'enduisait le corps d'or pour se rendre dans un lac lors les villageois lançaient des objets d'or dans l'eau. Cette coutume aurait donnée naissance au mythe.
Les légendes circulent souvent autour d'un mythe, chacun y construit son histoire... Celui-ci est apparu dans la région de Bogota en 1536. Les conquistadors espagnols ont relayés l'idée à travers le récit de voyage de Francisco de Orellana par Gaspar de Carvajal, et dans le mythe plus ancien des cités d'or de Marco Polo.
Le mirage d'une contrée fabuleusement riche en or a alimenté pendant près de quatre siècles une sanglante course au trésor. Les conquistadors n'ont pas trouvé l'Eldorado mais ils ont arraché aux Incas des monceaux d'or. Dans son « Candide » Voltaire précise : « Les Espagnols ont eu une connaissance confuse de ce pays ils l'ont appelé l'Eldorado »
Alors l'Eldorado serait-elle une sorte de ville d'Ys sud-américaine, engloutie dans les lianes de la forêt ..
Par analogie, le mot désigne aujourd'hui un endroit où chacun vit dans l'abondance et la richesse.
Un grand nombre de villes américaines semblent se disputer l'appellation Eldorado dispersées au Brésil, en Argentine, en Colombie, au Canada...
Aujourd'hui bien des lieux s'intitulent sans vergogne aucune, Eldorado... restaurants, boutiques, hôtels.. en ignorant sans doute que ce pays perdu a davantage suscité les convoitises et la violence que bonheur et sérénité.
Cette mythologie de l'Eldorado a alimentée l'imagination de bien des réalisateurs.. Dont l'un des plus grands Edward Hawks pour son dernier film...
 
Deux pour le prix pour le même prix...
Chenapan donc...On image évidemment le vilain garçon, le garnement un petit air coquin le chenapan, fripon... Mais peut-être me leurre-je …
Voyons les évidents synonymes que j'ai déjà supputés au-dessus...
Bien sûr vilain, petit garnement, galopin, voyou, fripouille, sacripant, vaurien, bandit, brigand, dévoyé, galvaudeux, gamin, gouape (ah j'aime bien) maraud, maraudeur, pendard, terreur, truand, vermine, voleur... arsouille...
Eh bien on est tous à coup sûr un jour chenapan...
Le mot a comme souvent deux sens l'un familier renvoie vers vaurien, galopin, tandis que l'autre plus ancien parle d'un « individu trainant dans les rues, mal élevé, volontiers délinquant »... Je ne sais pas qui a décidé de cette définition mais ne trainons pas trop dans les rues ou très vite nous serions tous chenapans...
Les images qui me viennent immédiatement en tête sont celles des Pieds Nickelés et de Bibi Fricotin.. Quoique tous les petits gars de la Guerre des Boutons ou l'Antoine Doisnel des 400 coups pourraient se disputer aisément le trophée du plus chenapan...
L'étymologie viendrait de l'allemand... Schnapphahn, de schnappen attraper et de Haln coq... Attraper le coq par extension on arrive au gaillard qui volaient les poules...
Le schnapphahn serait devenu bandit de grand chemin.. et le mot serait rentré dans la langue française pendant la guerre de trente ans... bigre !!!

Citations :
« Le loup eut beau frapper à la porte, présenter la belle boite de pralines. Rien n'y fit. Il dut s'en aller très en colère et bien décidé à manger ces petits chenapans d'une manière ou d'une autre »...

« Très curieuse race de filles (...) ramassis de chenapans femelles, écloses pour la plupart dans un bouge et qui ont, dès l'âge de quatorze ans, éteint les premiers incendies de leurs chairs, derrière le mur des abattoirs ou dans le fond des ruelles... »
Huysmans

« Gaspard rêva une minute. Le bon curé lui vit un tel air de diablerie qu'il s'écria : Au moins, chenapan, si c'est une farce, qu'elle ne soit pas trop carabinée! » Gaspard des Montagnes

Bon alors je cherche maintenant le gredin... J'imagine comme ça d'office le petit son d'une cloche...
En réalité, l'origine du gredin viendrait de l'est de la France et désignerait un gueux...

Citations :
« Des gredins du Parnasse ont dit que je vends mes ouvrages ; ces malheureux cherchent à penser pour vivre, et moi je n'ai vécu que pour penser... » Voltaire

« Pythagore fut renversé par une multitude de gredins et de gredines qui couraient en criant : c'est bien fait .. »
Voltaire.
Jolie image ma foi...